Insémination artificielle caprine, une nouvelle compétence pour l'APOCAG
Le deficit de génétique de bonne qualité (ou du moins de qualité connue) est un véritable probléme pour la filiére petits ruminants en Guyane.
Conscient de l'enjeux à moyen long terme que représente la bonne gestion de la génétique des troupes présentes en Guyane, l'APOCAG avait déjà réalisé une campagne d'importation d'ovins Martinik au mois de décembre de l'année 2011.
Une aubaine s'était présentée lors d'un voyage d'étude mené en septembre 2011.
L'INRA était alors en fin d'essai sur un protocole visant à déterminer si il existait des gènes de résistance aux infestations parasitaires. 5 familles génétiques différentes avaient pu être importées de l'INRA de Bourges.
Ces nouvelles familles couplées aux quelques familles déjà présente en Guyane offre la possibilité de créer un schéma de sélection pérenne sur la filière ovine.
La filière caprine est hélas un cas plus difficile à traiter. Il n'existe pas de races présentant les aptitudes recherchées pour notre territoire (rusticité, résistance, valorisation de fourrages grossiers, …) en métropole.
En effet, les troupes caprines présentes en métropole sont principalement élevées dans un objectif de production laitière et non de viande comme nous le faisons ici. Les animaux disponibles ne correspondent donc pas à nos exigences et leur importation serait vouée à un échec dans les pratiques d'élevage actuelles.
L'importation d'animaux vivants est certes une solution qui bien gérée ouvre des possibilités mais elle comporte un certain nombre de risques notamment sur le plan sanitaire. Pour les ovins Martinik, leur résistance et leur adaptabilité dans les systèmes de production que nous avons n'était pas un soucis mais le risque en caprin d'importer des animaux adultes peu adaptés serait trop important.
En revanche, le sperme de Bouc supporte mieux la congélation que celui-ci de bélier. Des inséminations artificielles sont donc possibles en caprin avec des taux de réussites suffisants pour justifier leur intérêt économique. L'APOCAG a cependant décidé de croire encore dans le systéme d'inséminantion artificille car il s'agit d'une possiblité moins onéruese pour les eleveurs que l'importation d'animaux vivants et surtout, le protocole utilisé à l'époque doit etre revu et adapté aux conditions d'élevage locales si l'on souhaite voir les résultats s'améliorer. De plus les risques sanitaires liés au transport de semences sont moindres que ceux avec des animaux vivants,
cela ouvre donc la voie à de nouveaux pays fournisseurs notamment pour les semences de boucs Boer. Fort de ce constat, l'APOCAG a décidé d'envoyer son technicien en métropole suivre une formation d'un mois sur la pratique de l'IA en caprin. De nouveaux essais pour mettre en place un protocole mieux adapté aux conditions d'élevage locales vont donc être mis en place par l'APOCAG. Ce travail de mise en place sera supervisé par un groupe de suivi technique constitué de personnes ressources spécialisées dans la reproduction caprine.
Il est probable que d'ici quelques mois les premières inséminations artificielles caprines réalisées par l'APOCAG puissent voir le jour.